« Je serai… », ou quand les rêves de jeunes en difficulté scolaire n’ont plus de limite - 30 portraits d’enfants dans leurs costumes de grands, pour fêter les 30 ans du Programme Tutorat de Schola ULB.
Si l’inégalité des chances n’a pas d’âge, elle a toutefois un visage.
Découragés par des échecs scolaires précoces, issus d’un milieu socio-économique fragilisé ou pénalisés par le manque de moyens alloués au secteur éducatif, les élèves du primaire et du secondaire rencontrant des difficultés d’apprentissage sont encore nombreux.
C’est pourquoi, à l’occasion des 30 ans de son Programme Tutorat, Schola ULB a voulu sensibiliser le public à la mission que défend l’asbl depuis ses prémisses : l’égalité des chances à l’école. Ainsi, en collaboration avec le photographe Rip Hopkins, trente élèves de l’école Joseph Delclef ont été photographiés incarnant le métier qu’ils désirent exercer plus tard. Au préalable, un travail a été effectué par le corps professoral de l’école sur les notions de profession et d’avenir. Les enfants ont alors pu partager leurs aspirations et réfléchir à leur futur métier.
L’exposition, intitulée « Je serai… », valorise le potentiel des élèves et leur permet d’incarner leurs ambitions. Elle est également à l’image de la collaboration entre Schola ULB et les écoles afin de relever les défis auxquels l’enseignement fait face. L’asbl tient à rappeler que chaque enfant, bien qu’il puisse rencontrer des difficultés d’apprentissage, nourrit des rêves pour l’avenir.
Ahmed Medhoune, président de Schola ULB, au sujet de cette initiative : « Nous espérons que l’exposition ‘Je serai…’ permettra au grand public de réaliser que l’inégalité des chances à l’école reste un réel problème de société, qu’il n’est pas encore enrayé et qu’il a un visage. Ces futurs adultes se mobilisent pour un avenir auquel ils croient, un avenir auquel ils ont droit. ».
En trente ans, le Programme Tutorat de Schola ULB compte près d’une centaine d’écoles partenaires ; pour l’enseignement secondaire à Bruxelles, c’est une école sur deux qui fait ainsi appel au programme. Ce sont également pas moins de 32.000 élèves qui ont été accompagnés bénévolement par plus de 3.500 étudiants des Universités et Hautes Ecoles bruxelloises. 80% des élèves qui ont bénéficié du Programme Tutorat estiment d’ailleurs qu’il leur a permis de mieux comprendre les matières.
« De plus en plus d’écoles et de tuteurs bénévoles s’engagent à nos côtés, mais le combat est, malheureusement, encore loin d’être terminé. Nous souhaitons donc mobiliser toujours plus d’acteurs », ajoute Ahmed Medhoune.
Une plongée dans l’approche documentaire de Rip Hopkins :
Installé à Bruxelles depuis plusieurs années, le photographe anglais Rip Hopkins est connu pour sa série « Belgian Blue Blood », dans laquelle il illustre l’aristocratie belge contemporaine. Il est membre de l'agence de photographes Vu, qui représente une centaine d'auteurs à travers le monde.
« Je serai… » n’est pas sa première incursion dans les thématiques sociales puisqu’il réalise depuis les années ’90, en collaboration avec Médecins Sans frontières, des reportages portant sur des populations fragilisées et des personnes en marge de la société. Il dépeint ainsi la vie au Libéria, à Madagascar ou encore en Roumanie.
Rip Hopkins a choisi d’évoluer dans l’univers de la photographie tout en révélant une approche documentaire sur des questions telles que la discrimination et la différence. L’exposition « Je serai… » illustre ce défi qu’est l’égalité des chances à l’école.
Rip Hopkins déclare : « L'énergie et l'enthousiasme des enfants, des instituteurs et de Schola ULB m'ont porté tout au long de ce projet. Ce projet s'est fait tout seul car la collaboration de Schola ULB avec les écoles et les enfants est évidente et naturelle ».
Les 30 photographies seront affichées sur les grilles du Parc Royal du 16 septembre au 6 octobre et seront ensuite disponibles sur celles de l’Hôtel Communal de Saint-Josse-ten-Noode du 11 octobre au 3 novembre 2019.
Atilla